Saturday, November 15, 2008
Dès 2006, le marché immobilier américain a été pourri par les « subprime « crédits immobiliers déraisonnables, apparemment attractifs : faible taux – franchise de deux ans – espoir de plus value en cas de revente de la maison. ( Nous avions vu ce que de telles acrobaties donnent avec l’affaire du Crédit Lyonnais ).
De nombreuses banques en ont fait des produits financiers qui auraient été juteux pour elles, s’ils étaient remboursés. Comme de nombreux débiteurs se sont retrouvés insolvables, des organismes financiers de renom ont succombé :
Février 2008 - la banque britannique Northern Rock. - Mars, rachat de la banque américaine JP Morgan - Mai, Contestation des rémunérations des dirigeants des banques et des sociétés par les Ministres des Finances de la zone euros. Juillet, Nationalisation de Freddie Mac et Fannie Mae , sociétés américaines de refinancement du crédit immobilier. Septembre, Lehman Brothers, tombe en faillite. Octobre plan PAULSON, du nom du Secrétaire au Trésor des USA. Gordon BROWN, chancelier de l’Echiquier britannique, souligne le principal disfonctionnement actuel dans cette crise financière : Les banques n’osent plus se prêter entre elles. Le seul remède est ainsi une régulation politique de l’activité bancaire par les pouvoirs publics. Le libéralisme, triomphant jusqu’alors, est mis à mal. Novembre : 240000 chômeurs de plus aux USA. Des secteurs phares comme l’automobile, constructeurs et sous-traitants, le bâtiment, les fabricants de matériaux de construction entrent en récession.
A leur tour, les pays de l’Union Européenne sont atteints par le cyclone. Il amplifie la crise alimentaire et celle qui mine l’économie de l’Occident depuis l’émergence logique et souhaitable de continents entiers comme la Chine, l’Inde, le Brésil. D‘exploités autre fois, ils sont devenus depuis trente ans les locomotives de l’économie mondiale, avec cette particularité qu’ils produisent avec des niveaux de salaires et absence de protection sociale.
L’O.N.U aurait dû veiller à ce que la concurrence internationale se fasse à la loyale. Mais elle est volontairement hors du jeu, les investisseurs des principales puissances économiques occidentales s’enrichissant par les délocalisations. Ils détiennent d’ailleurs une grande part du pouvoir politique de nos Etats moins » démocratiques « qu’on ne le dit. L’économie réelle, celle des entreprises qui produisent des richesses, est ainsi utilisée à des fins tout à fait classiques en système capitaliste. L’accroissement apatride des profits par les porteurs de capitaux. Tout est bon : Spéculation sur l’énergie, les matières premières, les transports, les monnaies…
Les dirigeants politiques sauront-ils tirer la leçon des méfaits de leur hypocrisie ? Belles pensées, belles paroles, la main sur le cœur en public – Crispations nationalistes, le chacun pour soi , dans leurs actions quotidiennes.
Il est probablement utopique de vouloir une régulation mondiale à partir de l’O.N.U. : - Un serpent monétaire international – La mondialisation de l’air, de l’eau, des énergies. - Un plan « Marshal « planétaire où les continents se répartissent l’exploitation rationnelle de leurs ressources et l’échange équitable – Un désarmement coordonné, réciproque, massif.
On peut supposer que ni la Chine, ni l’Inde ne seront en mesure d’être les chevilles ouvrières d’un tel mouvement avant une vingtaine d’années. L’union Européenne est aux abonnés absents depuis plus de trente ans. On y tricote « petit «.
Les USA « étaient « en faillite. Leur capacité à innover, leurs facultés en matière d’organisation, leur puissance, pourront t-elles être mobilisées par leur nouveau président ? Réflexe monarchique. C’est très ennuyeux de recourir à un homme « providentiel «. Mais il faut être réaliste. Il faut un chef d’orchestre pour une tâche révolutionnaire de cette ampleur. Gandhi, Luther King, auraient pu faire l’affaire. Deux disparus de notre quotidien, qui ont témoigné de leur foi. La place est à prendre pour une révolution au service de l’humanité tout entière.
Dans son dernier bulletin « Regards « , l’Antenne sociale de Lyon, qui organise cette année les semaines sociales de France les 21 -22 – 23 Novembre « Les religions, menace ou espoir pour nos sociétés résume bien l’enjeu /
« Il nous faut tourner le dos au temps de l’argent fou, et réaffirmer la nécessité d’une richesse porteuse d’une vie équilibrée pour chacun. Sans oublier qu’en exigence évangélique, au-delà du nécessaire, le reste de nos biens appartient aux pauvres. La liberté chrétienne déploie son imagination dans les façons de répartir et de donner.
Subscribe to Comments [Atom]